Poursuivant son partenariat avec le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, l’Automne Musical Grand Châtellerault allie Jeunesse et Excellence en invitant les Masters du CNSMDP : le Quintette « Le bateau ivre » ouvre ainsi le Festival avec un programme original et magique : Quarante ans séparent les Danses de Claude Debussy et le Chant de Linos d’André Jolivet. Tous deux se tournent vers la Grèce antique afin de redonner à la musique sa dimension magique originelle, qui se fige dans l’éternité de la Pavane pour une Infante défunte de Maurice Ravel.
Toutes les possibilités expressives de l’ensemble sont révélées dans le grand Quintette, chef d’oeuvre méconnu de Jean Cras, le puissant chantre de la Bretagne. La délicatesse des arabesques laisse graduellement place à l’appel de la terre qui transforme ces sonorités célestes en cri.

Place aux musiciens qui habitent et enseignent dans la Vienne, aux Conservatoires de Châtellerault ou de Poitiers, après avoir bien souvent accompli leurs études dans ce même CNSM ! Conviés par Cyril Huvé pour un après-midi festif en forme de « Schubertiade », ils revisitent quelques-uns des joyaux de la musique romantique, inspirés par cette poésie, parfois naïve, parfois désespérée, que Schubert traduit de façon unique, et que les instruments reprennent en groupements variés, du trio et du piano à 4 mains à l’Octuor d’instruments à vent. Le rare Octuor de Reinecke permettra d’entendre l’une des premières prestations du tout nouvel « Ensemble Instrumental de la Vienne ».

Du mardi 23 octobre au samedi 27 octobre, venez chaque après-midi découvrir la résidence du festival Automne Musical au Théâtre Blossac au cours des visites en musique proposées par le Pays d’Art et d’Histoire. Après une visite du Théâtre, vous assisterez à une répétition et rencontrerez les musiciens en résidence.

À l’issue d’une semaine de résidence au Théâtre Blossac, le Quatuor Elmire et l’altiste Antonin Le Faure, Masters du CNSMDP, illustrent la pensée classique de la première Ecole de Vienne. La grande trilogie Haydn – Mozart – Beethoven jette les fondements d’un langage qui s’exprime dans la pureté et l’absolu du Quatuor à cordes. Au Troisième Quatuor de l’Opus 20 de Joseph Haydn répond le Troisième Quatuor de l’Opus 18 du jeune Beethoven, venu à Vienne recevoir des mains de Haydn l’esprit de Mozart, dont le sublime Quintette à 2 altos en do majeur K. 515 est un des chefs d’oeuvre éternels.

Pour clore cette semaine de résidence au Théâtre Blossac, le Quatuor Elmire et l’altiste Antonin Le Faure, Masters du CNSMDP, sont rejoints par Cyril Huvé, directeur artistique du festival, Victoire de la Musique Classique (2010) pour son enregistrement d’oeuvres de Mendelssohn, dont le Quatuor Elmire interprète justement le poignant Quatuor Opus 81. Frère en musique de Félix Mendelssohn, Robert Schumann traduit dans sa musique de chambre les ombres et lumières du Romantisme allemand : aux sombres et bouleversants Contes de fée (Märchenbilder) pour alto en piano répond le lumineux Quintette pour piano et cordes Opus 44.

1er Prix du Concours International Johannes Brahms en 2005, Geoffroy Couteau vient d’enregistrer l’intégrale de la musique pour piano seul de Brahms pour le label La Dolce Volta. Son intégrale figure parmi les meilleurs enregistrements de l’année 2016 pour Télérama, Cadences, Le Monde, et le mensuel Classica qui lui décerne son choc de l’année. L’ensemble de la presse française est rejoint par la presse internationale : la revue allemande FonoForum le récompense de ses 5 étoiles, tandis que le Japon lui décerne très prestigieux Geitsu Record. Il a déjà eu l’honneur de jouer dans la Grande salle de la Cité Interdite de Pékin, le Concertgebow d’Amsterdam, le Théâtre National des Beaux-Arts de Rio de Janeiro, le Hong Kong Concert Hall, le Théâtre National de Bangkok. Geoffroy Couteau a effectué un brillant parcours du CNSMD de Paris, qu’il a intégré à l’unanimité dans la classe de Michel Béroff et où il a reçu en 2002 le Diplôme de Formation Supérieure, Mention Très Bien. Il y a participé à de nombreuses master classes de personnalités telles que Dmitri Bashkirov, Léon Fleisher, Christoph Eschenbach.

Il est le premier tubiste de l’histoire à avoir remporté la récompense suprême de « révélation soliste de l’année » aux Victoires de la Musique Classique (2012). Bardé de prix internationaux, tuba solo de l’Orchestre de l’Opéra de Marseille dès l’âge de 19 ans, Thomas Leleu revient en Sextet dans la Vienne quelques années après sa prestation en soliste avec l’Harmonie du Pays Châtelleraudais. Il ré-invente pour nous le concert dans une approche décomplexée en parcourant les standards d’un répertoire éclectique du 19è siècle à nos jours, mêlant les « tubes » éternels à des pièces à découvrir, accompagné par cinq solistes de premier plan des instruments à cordes..

Entre ses deux grand-frères, le violon et le violoncelle, l’alto réunit les qualités et les charmes de l’un et de l’autre en un seul instrument. À la classe de Pierre-Henri Xuereb au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris – cnsmd, on cultive le talent et on se passionne même pour la Viole d’amour. Dans le cadre du partenariat qui unit l’Automne Musical Grand Châtellerault et le cnsmd de Paris, les jeunes altistes élèves des Conservatoires de Châtellerault, Poitiers et Tours sont invités à partager la scène pour ce concert pédagogique festif avec leurs aînés, en Master au cnsmd de Paris, et leur professeur, le soliste Pierre-Henri Xuéreb. Après des master classes et répétitions le samedi, tout le monde se retrouvera pour célébrer le dimanche après-midi cette grande fête de printemps de l’alto. Le Printemps de l’Alto s’inscrit dans un week-end alliant pédagogie et restitution sur scène à Châtellerault : samedi 4 mai à 20h45 au Nouveau Théâtre, les instruments à vent sont à l’honneur avec le Concert de printemps de l’Harmonie du Pays Châtelleraudais, tandis que les instruments à cordes sont fêtés au concert du Printemps de l’Alto dimanche 5 mai à 16h au Théâtre Blossac.

En Master au Conservatoire de Paris – CNSMD -, quatre talentueux musiciens investis chacun dans de très brillantes carrières en soliste. Réunis par leur commune passion pour le sacerdoce du quatuor à cordes, ils nous font entendre, après le fiévreux mouvement de quatuor de Schubert, l’un des plus beaux quatuors du grand compositeur russe Mieczyslaw Weinberg, que l’on redécouvre actuellement en France, contemporain de Chostakovitch et tout comme lui figure de l’artiste au centre des vicissitudes d’une époque troublée dans son pays. Weinberg, à l’instar de Chostakovitch, a fait d’un cycle monumental de Quatuors à cordes le pivot de son œuvre. Le quatuor « américain » écrit pendant les vacances d’été de 1893 dans l’Iowa, peuplé d’une importante colonie tchèque d’agriculteurs immigrés, est l’une des partitions les plus connues de Dvorak. Elle est traversée par la nostalgie du pays natal et le parfum de l’Europe centrale perdue, que souligne la lumineuse beauté des dernières mesures, transfiguration d’un Gospel Song dont la mélancolie traverse le dernier mouvement.

A l’issue d’une résidence d’enregistrement au Théâtre Blossac, Cyril Huvé nous fait entendre les plus belles Sonates dans les sonorités authentiques qui ont inspiré le grand Ludwig Van lorsqu’elles sont nées de son imagination : le bouillonnement d’un romantisme exaltant et contagieux dans la personnalité hors normes du compositeur dont on fête en 2020 le 250ème anniversaire de la naissance.

Sous la férule de Sigiswald Kuijken, les départements de musique ancienne et des disciplines vocales des Conservatoires de Paris et Lyon – CNSMD – présentent une burletta, œuvre lyrique et comique de Joseph Haydn composée en 1773. Sous le soleil toscan des paysans préparent le mariage de Sandrina et de Nencio, jeune homme riche choisi par le père de la mariée. Toutefois celle-ci préfère Nanni, un jeune paysan pauvre qui l’aime en retour. Les amoureux se dépensent ainsi en stratagèmes et en inventions, mêlant chants d’amour et de désespoir, déguisements et burlesque pour conjurer et déjouer fidélité et infidélité. L’Opéra utilisera les deux décors du Théâtre Blossac : la forêt, mais aussi le salon-bibliothèque qu’on avait pu voir seulement une fois à la ré-ouverture en 2014.

Sous la férule de Sigiswald Kuijken, les départements de musique ancienne et des disciplines vocales des Conservatoires de Paris et Lyon – CNSMD – présentent une burletta, œuvre lyrique et comique de Joseph Haydn composée en 1773. Sous le soleil toscan des paysans préparent le mariage de Sandrina et de Nencio, jeune homme riche choisi par le père de la mariée. Toutefois celle-ci préfère Nanni, un jeune paysan pauvre qui l’aime en retour. Les amoureux se dépensent ainsi en stratagèmes et en inventions, mêlant chants d’amour et de désespoir, déguisements et burlesque pour conjurer et déjouer fidélité et infidélité. L’Opéra utilisera les deux décors du Théâtre Blossac : la forêt, mais aussi le salon-bibliothèque qu’on avait pu voir seulement une fois à la ré-ouverture en 2014.

Le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP), institution de référence de l’enseignement supérieur de la musique en France, rassemble 350 musiciens dans ses Orchestres, sur des formations instrumentales et des répertoires très diversifiés, pour des concerts à la Philharmonie de Paris ou en tournée. La pratique de l’orchestre est inscrite dans l’histoire de l’institution, depuis sa création en 1803, où les symphonies de Haydn puis de Mozart et de Beethoven étaient jouées par les élèves sous la direction de François-Antoine Habeneck. Schumann et Wagner ont à la même époque inventé la personnalité sonore d’un orchestre symphonique d’une grande puissance expressive, magie d’une musique où l’Homme s’associe à la vibration de l’univers dans une vibration essentielle, marquant à jamais les grands compositeurs qui leur succédèrent. De plus, Schumann à Dusseldorf, Wagner à Paris, à Dresde ou à Bayreuth, ont été parmi les premiers musiciens à endosser et créer un rôle et une fonction, donnant naissance au personnage charismatique du chef d’orchestre, fédérant l’ensemble et transférant sa vision à l’auditoire. Ce programme exceptionnel rassemble quatre grands chefs-d’œuvre du Romantisme .

Rares sont les pianistes à déployer une telle maîtrise du clavier : unanimement saluée par ses collègues pianistes, la technique éblouissante d’Alexander Paley lui permet toutes les nuances, du pianissimo le plus impalpable à de véritables cataclysmes sonores. Sans surprise, le pianiste russe parvient de ce fait à conférer à chaque partition abordée son caractère spécifique, sans jamais bousculer le discours musical. Il rendra justice au caractère profondément russe et aux sonorités somptueusement orchestrales de Rachmaninov, Medtner et Scriabine, tout en sculptant les lignes intensément lyriques de Chopin avec un raffinement remarquable (Alexander Paley est un fin connaisseur du répertoire lyrique). Plus surprenant, admirateur fervent de la culture française, il fera briller les couleurs kaléidoscopiques de Rameau, un compositeur qui l’accompagne depuis ses années d’étude, dont il propose une vision éminemment personnelle, ouvrant des perspectives passionnantes. Assurément, un grand moment de piano.

Les trois jeunes musiciens sont reconnus pour leur engagement et leur recherche constante d’une riche palette sonore. Leurs caractères sensibles et complémentaires sont source d’une énergie créatrice et d’une complicité dépassant le seul domaine musical puisqu’ils sont unis par leurs indéfectibles liens familiaux : frères et soeur, ils revendiquent leurs racines et leur héritage savoyard , le naturel avec lequel ils vivent leur passion, ainsi qu’une liberté expressive et une joie de vivre qu’ils se plaisent à partager en se délectant des grandes pages du répertoire.

« Leur très haut niveau instrumental et leurs talents respectifs forcent l’admiration, mais plus encore, leur profonde recherche artistique, allant au coeur même du message humain, émotionnel et spirituel me touche tout particulièrement. » Yovan Markovitch (Quatuor Danel)

Rares sont les pianistes à déployer une telle maîtrise du clavier : unanimement saluée par ses collègues pianistes, la technique éblouissante d’Alexander Paley lui permet toutes les nuances, du pianissimo le plus impalpable à de véritables cataclysmes sonores. Sans surprise, le pianiste russe parvient de ce fait à conférer à chaque partition abordée son caractère spécifique, sans jamais bousculer le discours musical. Il rendra justice au caractère profondément russe et aux sonorités somptueusement orchestrales de Rachmaninov, Medtner et Scriabine, tout en sculptant les lignes intensément lyriques de Chopin avec un raffinement remarquable (Alexander Paley est un fin connaisseur du répertoire lyrique). Plus surprenant, admirateur fervent de la culture française, il fera briller les couleurs kaléidoscopiques de Rameau, un compositeur qui l’accompagne depuis ses années d’étude, dont il propose une vision éminemment personnelle, ouvrant des perspectives passionnantes. Assurément, un grand moment de piano.

Toujours au Nouveau Théâtre, un feu d’artifice du grand répertoire, fait de découvertes et de retrouvailles autant que de complicité et d’amitié : la nouvelle génération des Masters du CNSMD de Paris. Pour cette reprise de notre partenariat avec l’institution de référence de l’enseignement supérieur de la musique en France, le CNSMD a mis les petits plats dans les grands en rassemblant les cordes des violons, alto, violoncelle, guitare et piano, jouées par huit jeunes solistes de haut vol pour un étonnant florilège de l’âge d’or de la musique de chambre, de Fauré et Chausson à Rachmaninov, en passant par Debussy et Ravel.

On a souvent rapproché ces deux chefs-d’oeuvre de la musique sacrée du 20e siècle que sont les requiem de Duruflé (1947) et de Fauré. Pourtant, ils émanent de perspectives très différentes, quant au fond et à la forme : alors que Fauré, l’agnostique, propose l’atmosphère éthérée de ce qu’il a appelé lui-même une “berceuse de la mort”, Duruflé, le croyant, compose, selon ses mots, “une véritable prière chrétienne [où s’exprime] l’angoisse de l’homme devant le mystère de sa fin dernière” néanmoins sublimée par “l’envoi de l’âme vers le Paradis” qui clôt ainsi cette oeuvre sous le signe de l’espérance.
C’est au plus profond de la tradition grégorienne que Duruflé puise son inspiration en s’appuyant explicitement sur les thèmes et le déroulement de la Messe des Morts.

Concert organisé en partenariat avec le domaine de La Rôtisserie à Jaunay-Marigny que nous remercions pour la sélection et fourniture de 4 cépages en dégustation du vigneron Michaël Baudon.

Réjouissons-nous en musique ! La Chapelle Harmonique propose In Vino Musica, un concert-dégustation autour du vin. Laurent Croizier, directeur adjoint à l’Opéra de Bordeaux, et grand amateur de crus, nous guide entre les pièces de caractère, chansons à boire et autres airs de tavernes pour en apprécier l’écoute. À entendre ces pièces, la soif grandit : une dégustation est donc organisée à l’entracte et à la fin du concert dans la Salle de la Redoute. Différents vins seront proposés, comme un écho à la musique, pour une expérience sensorielle complète. La dégustation est guidée, pour nous aider à garder pied et à retrouver les arômes chantés.

De l’opéra, nous connaissons les innombrables philtres et potions miraculeuses que s’arrachent, au fil des actes, les âmes tourmentées qui habitent la scène. De la mélodie, nous goûtons les longs soupirs où l’âme du poète s’enivre d’amour et de nature. Des airs de taverne, nous retenons l’entrain et les accès de grivoiserie…
Mais quel enchantement de constater, au coeur de ces partitions et à la faveur d’une réplique, d’un récitatif, d’une aubade ou d’un chant, la louange du vin ! Aux XVIIe, XVIIIe, et XIXe siècles, censure et bienséance obligent, il semblait étrange d’exposer sur scène une telle boisson. Bien que largement consommé par l’aristocratie et la bourgeoisie au quotidien, le vin pouvait apparaître comme un élément vulgaire et, somme toute, anti-esthétique…
C’était oublier l’importance de la culture antique dans l’inspiration des compositeurs et la veine buffa de nombreuses partitions invitait naturellement à convier le vin, perspective du succès pour compositeurs et interprètes.
Ainsi le vin irriguerait avec passion nombre de partitions.
Nous en avons rassemblé ici un délicieux florilège.

Automne Musical est heureux de réunir ici les instruments à vent joués par les Solistes du Poitou dans leur splendeur et leur éclat. Ce magnifique programme, spécialement conçu pour le festival, présente trois grandes partitions du XXe siècle, devenues au fil du temps des classiques incontournables, magnifiant le souffle, origine de la vie et expression directe de la respiration humaine, ses rythmes fondamentaux dans lesquels se traduisent les états d’âme et les variations de la lumière et des saisons.

Fils et petit-fils d’instituteurs moraves, Leoš Janáček (1854 – 1928) renouvela entièrement le réalisme et l’image de la vie dans l’opéra en langue tchèque. Dans Mladi (Jeunesse), composé au soir de sa vie, il partage les jours heureux de sa vie d’étudiant à Brno, sa ville natale, avec l’irrésistible vitalité et l’expression contrastée de sentiments vécus dans l’authenticité d’une Europe centrale rurale aujourd’hui disparue.
Tout aussi tonique est la musique de l’allemand Paul Hindemith (1895 – 1963), à l’énergie si caractéristique et traversée des soubresauts de l’Histoire contemporaine. Dans son Septuor composé en 1948, il adjoint à l’effectif habituel du quintette à vent une clarinette basse et une trompette, renouvelant la réussite de sa juvénile Petite musique de chambre pour quintette à vent de 1922. Avec une égale fraîcheur et un savoureux humour, les marches truculentes et les figurations agiles culminent dans le rappel de la célèbre mélodie de la région de Berne en Suisse, la Marche des Ours.
Les instruments à vent entourent enfin le facétieux Francis Poulenc (1899 – 1963) pour son fameux Sextuor, achevé en 1939 – 1940, une partition d’une gaieté communicative et excessivement variée où alternent tout le “punch” si entraînant de son style et les moments de poésie lyrique bouleversante dont il a le secret.

Après tant de Sonates, pièces et variations conçues dans l’univers du pianoforte viennois, telles la déjà très romantique Sonate La tempête, composée en 1802, les Variations Diabelli – Trente-trois “transformations d’une valse de Diabelli” selon le titre exact – anticipent le futur et appellent le piano moderne. Soucieux de “coller” aux développements organologiques de l’instrument, Beethoven pousse ce dernier dans ses derniers retranchements. À l’instar de l’immense Missa solemnis, composée en parallèle de 1818 à 1822 (et donnée par une heureuse coïncidence ce jeudi 8 décembre au TAP de Poitiers !), les Diabelli ouvrent les portes d’une nouvelle transcendance musicale.

Cyril Huvé nous prouve une fois de plus qu’il est un éminent spécialiste et du pianoforte et du répertoire classique, dont il sait comme nul autre ressusciter les couleurs authentiques sans jamais sacrifier les intentions expressives et la dimension oratoire de Beethoven.

Le jeune et très investi Quatuor Bellefeuille réunit ici deux quatuors essentiels, chefs-d’oeuvre du répertoire. Avec les 6 quatuors de l’Op. 76, écrits en 1797, Josef Haydn, revenu habiter Vienne après sa consécration à Londres, couronne la grande arche qui en fait le père fondateur du quatuor à cordes classique. Tandis que, dix ans plus tard, Beethoven ouvre la série de ses grands quatuors de maturité avec le premier des trois quatuors dits “Razumovski”, du nom du comte dédicataire de l’oeuvre, ambassadeur de Russie à Vienne.

Le pianiste Cyril Guillotin et le comédien Alain Carré créent à Châtellerault leur nouveau spectacle, conçu comme une captivante approche de ce sommet pianistique, nous transportant dans un univers inédit et fascinant, lumières, style et héritage d’un patrimoine français magique et envoûtant.

Une palette sonore riche et élégante, une remarquable et intense sensibilité, Cyril Guillotin est un artiste à part, un pianiste inclassable, un “poète” diront certains, tant ses interprétations sont une invitation au voyage.
Musicien de la langue française, comédien et metteur en scène, Alain Carré, ce troubadour du verbe, est passionné par les livres et la communion entre les arts. Son répertoire s’étend du Moyen Âge à nos jours sous la forme de monologues et de créations théâtrales.

Parmi les figures majeures des compositeurs venus du Nord, le norvégien Grieg et le finlandais Sibelius, tous deux de la 2e moitié du XXe siècle, occupent une place de choix. Au-delà de leur proximité géographique, leurs œuvres partagent une même atmosphère profondément scandinave : une lumière voilée, brumeuse, teintée de mystère et de quiétude – mais non sans une certaine vitalité – qui nous plonge dans un état quasi méditatif. Avec son Concerto en la mineur (1868), Grieg nous invite à parcourir les grands paysages de sa Norvège natale, où retentissent quelques danses populaires au son du violon Hardanger, instrument traditionnel local. Chez Sibelius, la célébration de son pays prend un tour presque politique : sa deuxième symphonie (1902), pourtant partiellement composée en Italie, clôt sa période de « romantisme nationaliste ». À tel point que le peuple finlandais s’empare de cette œuvre comme un chant de combat patriotique contre l’oppresseur russe. Le succès est éclatant, Sibelius s’affirme comme héros national, son audience dépasse les frontières… L’œuvre prend une dimension géopolitique : le monde entier porte son regard sur la Finlande et son combat contre l’oppression. Entre contemplation paisible et revendications d’indépendance tourmentées, deux cris d’amour des terres scandinaves se répondent à la perfection, réunis par une esthétique romantique proprement nordique.

T. BÖHM

Trois duos pour deux flütes

I. « Je voulais, mon amour » (Felix Mendelssohn)

II. « Chanson d’automne » (Felix Mendelssohn)

Ill « Je t’aime parce que je dois t’aimer » (Franz Lachner)

F. KUHLAU

Grand Trio op. 119 pour deux flûtes et piano

F. DOPPLER

Chant du berger hongrois

G. ROSSINI

« La Sérénade »

« Duo »

« Sonatine en un mouvement »

W.A. Mozart

De l’opéra « La Flûte enchantée », trois Arias arrangés par l’auteur :

« Viens colombe enchanteresse »

« Oh, je vois, tout est fini »

« Une fille ou une femme »

F. et C. DOPPLER – G. VERDI

Fantaisie et Variations op. 38, sur des motifs de l’opéra « Rigoletto »